Salut,
Voici la construction d’un corps de ruche Dadant 10 cadres avec des outils essentiellement électroportatifs!
Avant t’attaquer le vif du sujet, quelques précisions sont nécessaires :
En Apiculture, certaines dimensions sont normalisées comme l’intérieur du cadre 420 x 270 mm d’une ruche Dadant.
D’autres sont technique comme l’espace abeille (beespace) 8 mm.
Si l’espace est plus petit, l’abeille propolisera (condamnera le passage avec de la propolis (mastic à base de résine entre autre).
Si l’espace est plus grand, l’abeille établira des constructions (des rayons!);
dans le pratique de la ruche à cadre mobile les constructions sauvages ne sont vraiment pas souhaitées.
Sans rentrer dans les détails de la technique apicole il en résulte ceci :
Dimensions intérieures : 380 x 450 mm
Hauteur : 310 mm
Epaisseur Paroi : 24 mm.
Dans le commerce les ruches font souvent 430 x 500 de dimension externe, mais les parois font 25mm!
(remarque 2016 : dans la pratique une ruche de 430×500 avec des parois en 24mm+- ne pose aucun problème aux abeilles et harmonise les alignements aux ruchers.)
Attention, on trouve des plans sur internet avec des dimensions parfois forts différentes! Chacun a ses raisons, mais dans le cadre d’une pratique agréable et efficace il faut pouvoir mélanger les éléments du commerce avec ceux de sa fabrication. La standardisation est impérative sinon tout devient vite très compliqué!
Economiquement cela peut être compétitif si on a du temps à consacrer et que l’on ne le compte pas!
J’ai beaucoup de plaisir à faire mes ruches, et surtout je ne supporte pas les vis serrées trop forte avec le bois éclaté dans les ruches économique du commerce.
Ne pas oublier que certaines maladies contagieuses peuvent obliger à procéder à la destruction des ruches par le feu.
Aussi il faut garder à l’esprit qu’une ruche doit être agréable pour les abeilles et l’apiculteur, peu cher et facile à faire!
Pour mener à bien mon œuvre, il me faut quelques accessoires.
J’ai fait le choix de ne pas construire le plateau et de le prendre en plastique alimentaire (Nicot). Au moins il ne pourrira pas…
Ni de construire le toit, car j’en trouve des jolis en “bois-tôlé entièrement” (Icko). Le bois et la tôle ne sont pas des plus épais mais la pluie n’abimera pas le bois par ruissellement.
Ce qui n’est pas le cas sur les toits standard plus tôle rapportée.
Accessoires :
2 bandes d’écartement 10 cadres.
2 bandes intercadre 10 cadres.
2 poignées Saint Etienne.
2 attaches éléments avec ses 6 vis.
Un plateau plastique 10 cadres Nicot.
Vis 4×45
Vis 3×20
Pointes avec tête 16×1.8
Clous cavalier.
La technique retenue est l’assemblage à mi-bois vissé. Les jolis sont à queue droites clouées, mais c’est plus compliqué et plus cher. Accessoirement c’est indémontable.
Usinages :
La face avant et arrière :
Feuillure en bordure haute pour la bande d’écartement. (428 x 20 mm, profondeur 12 mm)
Rainure pour la bande intercadre à 40mm du bas. (428 x environ 2 mm, profondeur 3 mm)
Feuillures sur chaque côté (pour recevoir les côtés droit et gauche). (310 x 24 mm, profondeur 12 mm).
J’ai dans l’idée d’affleurer mes côté après montage. Je prévois alors une surcote de 1 mm par coté.
Côtés droit et gauche : usinage pour loger les poignées saint Etienne.
Etape de construction.
1. Délignage.
Je suis parti de planche de sapin de 4000 x 200 x 27 mm.
2. Dégauchissage et rabotage.
24 mm! et tant pis si des coins ne sont pas super propre!
3. Bouvetage par rainure et languette à la défonceuse.
Pour cela j’ai utilisé les modulos fraises de chez HMD à la volée.
Etablissement des panneaux, objectif 310mm!
Il y a donc deux morceaux par panneaux.
Usinage de la rainure avec une fraise de 10 mm avec un roulement de 30 mm, soit une profondeur de 10 mm.
La série.
Report de la rainure pour pouvoir régler la hauteur de la fraise à languette.
La fraise à languette rentre un petit peu sous la semelle de la défonceuse, tout cela est un peu limite.
J’adapte une petite semelle rapportée avec du double face.
Essai, c’est pas mal, il y a environ 0.2 de jeu.
J’usine la série.
Le collage ce fait avec de la colle extérieur D4, polyuréthane.
A l’application cette colle est transparente, mais rapidement elle se trouble
s’expanse et devient blanche.
A défaut de racloir, je racle les bavures de colle avec une spatule Inox.
La colle fraiche s’enlève à l’acétone, mais n’étant pas sur des effets je me suis abstenu.
La colle à bien débordé partout!
4. Mise à format.
Les panneaux sont mis à format.
Deux de 430 x 310 mm (428*310 finit).
Deux de 474 x 310 mm.
Pas de difficulté particulière. On met un côté bien droit puis ensuite il sert de réference pour couper les autres.
Les assemblages se sont bien comportés!
5. Usinages face avant et arrière.
Je trace un côté pour régler mon guide parallèle. Il y aura deux réglages.
Un de 25 mm (24 mm) de largeur et un de 20 mm.
La profondeur est de 12 mm. Je l’atteindrais en plusieurs passes.
Le morceau est bien fixé à l’établi puis je m’exécute.
Feuillure en partie haute de 20 mm, c’est bon.
Petit fraisage très peu profond afin de parfaire le réglage des feuillures de côté.
24 mm c’est presque bon, je décale à 25 mm (j’ai prévu d’affleurer une fois la ruche assembler).
6. Mise en place accessoire cadre.
Quelques accessoires nécessaires, cela se trouve facilement dans les magasins apicoles.
Pour exécuter la petite rainure intercadre j’utilise la scie circulaire.
L’épaisseur du trait de coupe fait pile poil la bonne taille! Pas besoin de s’embêter avec une toute petit fraise!
Sur l’établi, bien calé avec la buté en haut et à gauche. Profondeur de coupe de quelques millimètres.
C’est plus long à écrire qu’à réaliser.
Essai avec l’accessoire.
C’est tout bon. Des petits clous cavaliers viendront parfaire la fixation.
Aux tours des bandes d’écartements. Elles ne vont pas dans la feuillure qui elle sert à loger l’épaulement des cadres.
Des petites pointes galva avec tête sont parfaites pour fixer les bandes, appeler aussi crémaillère.
Les faces avant et arrière terminées :
7. Assemblage ruche.
Assemblage à blanc.
Vérification que tout se met bien en place. Les faces avec les côtés.
Mais aussi le corps avec le plateau.
Ce plateau est bien car il possède des petits ergots de positionnement. Si le corps s’emboite bien, alors la ruche ira sur n’importe quel plateau standard!
Tout est bon, alors je procède au vissage. L’occasion de sortir les vis inox 4×45 de chez Bricovis.
L’inox n’est pas impératif. Avec la peinture et le toit, les vis ne sont pas vraiment en contact avec l’eau.
Dans le commerce les ruches sont vissées que sur les faces avant et arrière, moi j’ai fait le choix de visser de sur les quatre faces.
Attention néanmoins, si de face il y a 24 mm ; de côté il n’y a que 12 mm.
Pas de difficulté ensuite à installer un attache élément de chaque côté.
De cette manière le corps et le plateau sont solidaires. Utile lors des déplacements. (Transhumance par exemple).
Vérification que tout va bien avec un cadre du commerce.
8 mm, c’est bon l’espace abeille est respecté!
8. Poignées (gabarit et usage).
Pour les poignées, je décide d’usiner leur emplacement une fois la ruche montée.
Elles ne sont pas très profondes. Je les souhaite encastrées.
Il me faut un petit gabarit.
Quelques chutes feront l’affaire.
Bague à copier de 30 mm, fraise de 6 mm. La marge est de 12 mm (30-6/2)!
Les deux cales d’acier de 6 mm sont encore de la partie.
Néanmoins, il manque encore trois cales.
La scie à ruban se charge rapidement de ce travail.
Tout est calé.
Je trace alors les assemblages.
Des domino, non collé feront l’affaire. J’en profite pour usiner une place pour les serres joints…
Essai du gabarit sur une chute.
La poignée rentre sans forcer et sans trop de jeu. C’est pas mal.
Pour l’usinage réel, je viens mettre le gabarit à ras de la partie haute, puis je sécurise avec des serres joints.
Pour ne pas gêner le passage de la défonceuse, des petites mortaises faite à la domino sont parfaites avec les serres joints festool!
9. Finition.
L’ensemble des usinages sont terminés.
Après un ponçage en règle, j’attaque la finition.
La surcôte de 1 mm a été poncé également, j’avais la flemme de sortir la fraise à affleurer!
Pour la finition j’ai choisi une laque polyuréthane en phase aqueuse. Elle a l’avantage d’être lavable!
J’ai essayé l’huile de lin mais les résultats ne sont pas constants, parfois ça va, parfois ça poisse pendant des mois.
Le but de cette couche extérieur est de protéger le bois de l’humidité pour lui permettre de ne pas se dégrader mais aussi de bien garder son pouvoir isolant.
J’ai quelques ruchettes peintes avec ce produit et elles se comportent aussi bien que dans celles à l’huile de lin.
L’intérieur n’est pas peint; la désinfection se faisant à la lampe à souder : Pas super de brûler la peinture.
J’applique trois couches. La première est diluée avec un peu d’eau. Egrenage au 400. Puis deux couches de peintures pures.
On voit bien en clair la partie égrenée et en plus foncé la première couche brut.
Une fois bien sèche. Je remonte le plateau et les fixes éléments.
Puis les deux poignées Saint Etienne. Pour pointer les trous, j’utilise cet tournevis à pointe. Les vis sont des 3 x 20.
Tout est en place.
Prête pour le service!
Super cette construction !
Les grilles d’entrées c’est pour empêcher les frelons ?
C’est la grille de réduction de l’entrée pour l’hivernage. Cela évite les souris par exemple ou d’avoir à surveiller toute l’entrée.
La classe !! Ou comment allier deux passions. Joli boulot en tous cas.
Bonjour, ayant le projet a très court terme de construire une ruche Dadant 10c sur la même base que la votre, j’avais une petite question.
vous assemblez plusieurs planche (en hauteur) pour réaliser les cotés du corps de ruche; est ce par nécessité technique (travail du bois en hiver ???) ou simplement parce que c’etait des planches a votre disposition.
en gros es ce que ca pose un problème si on les construits avec une planche pleine ? merci d’avance
Bonjour,
Je suis parti de planche de sapin brut de 27mm. Il fallait les dégauchir/raboter pour les amener à la côte de 24mm.
Ma dégau/rabo ayant une capacité de 20cm de large…l’assemblage de planche est donc obligatoire pour atteindre 31cm. 😉
Dans votre cas, pas de contre indication à le faire d’une planche (il faut alors avoir une belle dégau/rabo ;)).
Bonjour, je viens de terminer plus ou moins la même chose que vous. Est-ce que vous avez déjà construit des hausses? Meilleurs salutations Lionel
Bonjour,
Même principe pour les hausses.
Par contre j’évite l’aboutage des planches car je peux dégauchir/raboter 195mm, et les hausses font 170mm.
Bonsoir , j ai un problème sur vos cotes vous écrivez 2 morceaux de 430×310 ok mais pour les côtés long 498 x 310 ?? Vu qu il sont pris dans les feuillures il ne faut t il pas enlevé 2x 12 mm de feuillure ??? Soit 47,4 non ??? Pour arriver à 490 dimension extérieur . Merci d éclairer la lanterne 🙂
Bonjour,
Effectivement il y a une erreur, merci de l’avoir signalée.
Dans l’esprit de l’article c’est bien deux morceaux de 474×310 qui viendront contre la feuillure de 12mm, pour donner une ruche dont le côté fait 498mm de dimension extérieur.
Plus généralement, les abeilles s’accommodent bien de quelques mm supplémentaires (pas de propolisation ou bouchage excessif), aussi pour harmoniser l’esthétique au rucher les constructions font désormais 430×500 de dimensions extérieurs.